Haïti/Reconstruction : bataille diplomatique dans l’international
Les réunions se multiplient au niveau de la communauté internationale avant la grande Conférence prévue en mars prochain au siège des Nations unies à New York, autour de la reconstruction d’Haiti dévastée par un terrible tremblement de terre le 12 janvier 2010.
Cette bataille diplomatique aurait trouvé sa raison d’être dans la volonté manifeste des grandes puissances étrangères d’avoir le leadership dans la reconstruction de ce pays de la Caraïbe.
Des chefs d’Etat et de gouvernement dont le président français, Nicolas Sarkozy, le premier ministre canadien, Stephen Harper, la cheffe de la diplomatie américaine et d’autres diplomates étrangers se défilent en Haïti.
Les puissances les plus présentes dans le pays veulent toutes être l’hôte d’une réunion pour préparer celle de mars prochain qui se déroulera sous le leadership conjoint des Etats-Unis et les Nations Unies.
Pas moins de quatre réunions préparatoires de la Conférence de New York devraient se tenir.
« Avant la fin du mois de mars, se tiendra, en Guadeloupe, une Conférence internationale des villes et des régions du monde pour Haïti, afin de préparer dans les meilleures conditions la grande Conférence de New York », a déclaré jeudi le président français Nicolas Sarkozy, à Fort de France en Martinique.
Des trois autres réunions, deux se tiendront respectivement avec la diaspora haïtienne, et les entreprises sous l’égide de l’Organisation des Etats américains et du Canada. Elles pourraient avoir lieu aux Etats-Unis.
L’une devrait aussi avoir lieu à Saint-Domingue, sous l’égide des Nations unies, avec les organisations non gouvernementales.
Entre temps, trois sujets sont à l’ordre du jour de la Conférence de New-York. La construction d’Haïti, l’évaluation des dommages, la mise en place d’un projet national défini par les Haïtiens pour reconstruire leur pays.
Selon le journal américain El Nuevo Herald (version hispanique du Miami Herald), les Etats-Unis auraient déjà proposé au chef de l’Etat haïtien un plan de reconstruction d’Haïti.
Le plan aurait été présenté au président haïtien René Préval lors de la dernière visite en Haïti de l’Envoyé spécial de l’ONU pour Haiti, l’ex-président américain William Jefferson Clinton.
Cette initiative a soulevé la colère de la France. À l’occasion de sa visite de quelques heures en Haiti, le président français Nicolas Sarkozy a exclu formellement toute tutelle internationale recommandant qu’Haiti ait le leadership dans le cadre de sa reconstruction.
Jeudi, le gouverment haitien a lancé un programme conjoint (dirigeants haitiens/Communauté internationale) de l’evaluation des besoins poste-sismiques. Ce programme devrait permettre l’élaboration d’un plan haitien de reconstruction d’Haiti. Celui-ci devra être présenté à l’international à la Conference de mars au siège de l’Onu.
Dabouze Figaro, darbouze24@yahoo.fr