Haïti débat / La présidence et le PM nommé Jean Michel Lapin : « Un fonctionnaire n’est pas forcément un leader », dixit Rony Célestin
Depuis après le renvoi de Céant par la chambre basse, le pays attend un nouveau gouvernement. Le processus de formation de ce nouveau gouvernement tant attendu risque d’absorber beaucoup de temps, alors que nous allons aborder le 5 eme mois de l’année en cours.
Au lieu de mettre les bouchées doubles pour honorer les échéances de la suite de cette année de 2019, la présidence se montre de préférence être dans sa zone de confort. Manifestement, elle n’a affiché aucune volonté pour sortir le pays de la crise politique qui entrave sa bonne marche.
Le premier ministre nommé, Jean Michel Lapin, au même titre que le président, donne aussi l’impression d’être très confortable. Contrairement, à, peut-être, ce qu’il croit, sa nomination n’est pas un acquis. Il ne s’appuie que sur ces trente ans d’expériences passées dans l’administration publique pour se faire ratifier au parlement. Cela ne suffit point pour avoir la bénédiction des parlementaires.
Monsieur Lapin doit chercher l’adhésion de plus de parlementaires possibles. « S’il veut vraiment devenir PM, il sait ce qu’il doit faire », indique Présimon Jean, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du lundi 29 avril 2019.
Le fonctionnaire chevronné, enchaine l’analyste politique, doit aller à la recherche de la majorité au Sénat et à la chambre basse. Il ne doit pas se montrer conflictuel. Pour devenir PM, cela ne dépend que de sa capacité de négociation, peu importe son CV. La politique a une manière de faire au parlement. Le destin de Lapin dépend des parlementaires.
Du point de vue pragmatique, l’expérience de 30 ans de Lapin dans l’administration publique ne peut être un argument valable pour convaincre les parlementaires. Ce qui compte pour nos pères conscrits, ce sont leurs intérêts. « Si les expériences comptaient vraiment pour nous, sous serions déjà très loin », soutient le directeur de la Radio Télé Scoop, Gary Pierre Paul Charles.
« Quand le président ne contacte pas tous les acteurs pour nommer le PM, celui-ci risque d’essuyer un échec. Le président a commis une grave erreur », a déclaré Rony Célestin, soulignant que quelqu’un qui a passé 30 ans dans l’administration publique est un bon fonctionnaire, mais pas un leader.
Il ne faut pas, poursuit le sénateur, analyser le choix seulement sur le plan administratif. Il faut l’examiner suivant les intérêts de tous les secteurs. « Je reconnais la capacité du PM nommé comme fonctionnaire, mais je n’ai aucune idée sur son leadership. Je crains de ne pas tomber dans la même situation qu’avec Lafontant. Si Lapin se montre fidèle au président, il ne m’a pas encore convaincu qu’il va être un bon serviteur du pays», nous dit Rony Célestin joint au téléphone au cours de l’émission, avant d’ajouter que la possibilité pour que je vote en sa faveur est élevé seulement à 10 %.
Mozard Lombard,
Communicateur Social, Journaliste,
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