Haïti débat / Le cabinet de Lapin et le parlement haïtien: La bataille est éminemment politique
Plus d’une semaine après les deux séances de ratification discontinuées du cabinet du Premier Ministre nommé, Jean Michel Lapin, les acteurs continuent de tergiverser. La troisième assemblée, qui était fixée pour ce mardi 28 mai, ne peut plus se tenir à cause de la séance des présidents de la haute chambre qui ne s’est pas encore réalisée.
Alors que Jean Michel Lapin était nommé par intérim pour liquider durant 30 jours les affaires courantes au sein de l’État, le pays avoisine trois mois sans gouvernement constitutionnel. Si nous n’avons pas jusqu’à date un gouvernement légitime, ce n’est pas parce que nous n’aurions pas pu déjà l’entériner, mais parce que nos protagonistes préfèrent, au lieu de privilégier les intérêts de la nation, de préserver les leurs.
Le mandat de certains de nos députés et sénateurs, nous explique Gary Pierre Paul Charles, arrivera à terme le deuxième lundi du mois de septembre de cette année 2019 en cours. Un nouveau cabinet a besoin de se faire ratifier. Dans ce contexte, nos pères conscrits, qui ne pourront pas l’interpeller une fois ratifié, ont besoins des garantis pour assurer leur retour à leur poste. L’enjeu est de taille. Au parlement haïtien, la bataille est éminemment politique.
« Une fois que le cabinet de Lapin est ratifié, les parlementaires auront beaucoup de difficultés parce qu’ils ne pourront plus le renvoyer », a indiqué le PDG de la Radio Télé Scoop, soulignant que le pouvoir faisait en sorte que le mandat des parlementaires se termine pour qu’ils puissent y aller définitivement.
Intervenant au cours de la retransmission de l’émission Haïti débat du lundi 27 mai 2019, sur les ondes de la Radio Scoop FM, le sénateur Antonio Chéramy désapprouve l’idée de boycotter la réalisation d’une troisième séance de ratification d’un gouvernement constitutionnaliste. Il a fait appel à la constitution pour défendre la position de son équipe.
« La constitution stipule les conditions de ratifications d’un cabinet. On ne peut pas se battre contre la constitution, contre un cabinet légal », a déclaré le sénateur.
« Avant la séance de ratification du cabinet de Lapin, il faut réaliser l’assemblée des présidents. J’ai l’impression que le président de la République ne veut pas que le gouvernement soit installé », a fait savoir Antonio Chéramy.
Monsieur Chéramy se dit prêt à collaborer avec un cabinet qui répond aux prescrits de la constitution et qui compose de membres compétents qui peuvent apporter des solutions aux problèmes de la population.
Mozard Lombard,
Communicateur Social,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop
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