Haïti débat : « Je ne vois aucune possibilité pour que Jovenel Moise reste au pouvoir », dixit Réginald Boulos
Après la publication du 2 eme rapport sur la gestion des fonds Petro Caribe de 2008 à 2016 en Haïti, le Dr Réginald Boulos, dans une lettre rendue publique, ce mardi 4 juin 2019, a demandé au président de la République, Jovenel Moise, qu’il a supporté lors de sa campagne électorale présidentielle en 2015 et qu’il côtoie depuis près de 11 ans, de remettre sa démission.
L’homme d’affaire, Réginald Boulos, tout en reconnaissant qu’il devait être la dernière personne à solliciter le départ du président, a demandé au chef de l’État de plier bagage pour avoir fait l’objet d’accusation d’escroquerie dans le dernier document produit par les conseillers de la Cours Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) qui, après la tension créée par le blocage de la ratification du cabinet de Lapin au Sénat de la République pour doter le pays d’un gouvernement légitime, vient de raviver l’épineux dossier Petro Caribe.
« Le rapport de la cour a tout renversé. Le président est accusé d’escroquerie. Il doit prêcher par l’exemple. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai été trompé. Je pensais que Jovenel Moise allait être le président que nous n’avions jamais eu et qui allait changer le pays », a déclaré le citoyen engagé depuis quelques temps dans la politique active du pays, Réginald Boulos, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du mercredi 5 juin 2019.
« Aujourd’hui, je ne connais pas qui est le président du pays. Le peuple ne mérite pas cette misère et cette insécurité. Le président peut se montrer grand s’il aime vraiment le pays », surenchère Monsieur Boulos, indiquant que le Jovenel Moise vit dans l’illusion d’un pouvoir qui n’existe plus.
À en croire Réginald Boulos, le plus grand défi d’un président, d’un gouvernement, c’est de lutter contre la contrebande. « Je ne vois aucune possibilité pour que Jovenel Moise demeure au pouvoir. Ce n’est pas mon échec. Mais, je suis déçu. Je ne peux pas endosser l’échec d’une autre personne », a regretté l’homme d’affaire, soulignant que c’est la première fois que le pays a un président qui est accusé d’escroquerie par la Cour des Comptes.
Avant le départ du président de la République, Réginald Boulos exige de planifier une transition. Il exhorte à toutes les forces vives de la nation de définir la loi de cette transition. Le docteur se dit travaillé sur une nouvelle alternative pour une autre société depuis 7 mois. Il a évoqué son nouveau parti politique qui est en formation, « la troisième voie ». « Nous devons montrer notre capacité à offrir une nouvelle alternative au peuple haïtien. La troisième voie sera un mouvement progressif révolutionnaire. Elle sera fondée sur 4 piliers : la femme, la jeunesse le paysan et la diaspora », a annoncé le représentant du secteur privé des affaires.
Monsieur Boulos a exprimé, par ailleurs, dans les micros de la Radio Scoop FM, son désaccord à la rhétorique de dissension que tiennent certains acteurs politiques. Le discours de division, déplore-t-il, ne nous emmènera nulle part. C’est le discours de l’unité et de révolution qui changera le pays. Il croit que les haïtiens d’aujourd’hui ne rêvent que du canot et d’un visa qui, selon lui, est un acte de courage et de désespoir.
Mozard Lombard,
Communicateur Social,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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