Haïti débat / Célébration du 24e anniversaire de la PNH : Si la chasse des présidents était une solution, les problèmes du pays seraient déjà résolus, dixit Jovenel Moise
Trois jours après la grande manifestation du dimanche réclamant la démission du chef de l’État et la réalisation du procès Petro Caribe, le président de la République a lancé un appel au calme à la population, dans un discours de circonstance, à l’occasion du 24e anniversaire de la création de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Il invite les différents acteurs, qui disposent d’un plan de sauvetage, à se mettre ensemble pour sauver le pays.
Jovenel Moise a fait cet appel au calme dans un contexte de convulsion où la vie a du mal à reprendre ses droits dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince saccagée par le soulèvement populaire du dimanche 9 juin qui a entrainé des scènes de violence, l’attaque contre la Radio Télé Ginen et l’assassinat du journaliste, Rospide Pétion de RSF.
Le président, dans son discours, a mis l’accent sur l’importance de l’institution policière. Selon lui, la PNH est l’une des symboles de la nation. « Quand un bandit attaque la police, il attaque la nation. Il n’y a pas de paix sans la police. Il n’y a pas de démocratie sans la police », a signifié Jovenel moise, indiquant que nous ne permettrons à personne de semer le chaos dans le pays sous aucun prétexte.
Le chef de l’État en a profité pour fustiger le système politique haïtien, l’instabilité du pays, les actes de vandalisme de certains dans les manifestations et la culture de renvoi des présidents d’Haïti. « L’instabilité, le vandalisme, la poursuite des présidents, ce sont les plus grands moyens de ce système pour se reproduire. Nous ne devons pas céder à ce système. Nous sommes conscient de sa force et de sa puissance », a déclaré le président, soulignant que si la chasse des chefs d’État était une solution, les problèmes de la nation seraient déjà résolus.
Présent en cette occasion, le directeur général de la PNH a déploré le manque de moyens de l’institution. Évoquant Napoléon Bonaparte, il affirme qu’il n’y a pas de bonne police avec des moyens au rabais. « Le manque de moyens nous retarde très sérieusement, mais nous avançons vers les buts fixés », a indiqué Michel Ange Gédéon, dans une allocution pour marquer la circonstance, avant d’enchainer que nous voulons avancer dans les limites de la loi et du respect des droits humains.
Le DG de la PNH invite ses poulains à ne pas s’incorporer dans la politique. « Ne vous introduisez pas dans la politique en faveur d’un camp. J’interdis à quiconque de s’investir dans le blocage des rues. Je vous prie de vous éloigner des activités de politique », exprime Monsieur Gédéon à ses subalternes.
Michel Ange Gédéon invite aussi ses agents à la prudence. Il les encourage à se protéger pendant qu’ils protègent les autres. Il leur demande de mesurer leurs actions. « La justice sans la force est impuissante. Mais, la force sans la justice est tyrannique », a-t-il fait savoir.
Mozard Lombard,
Communicateur Social,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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