Haïti débat / Arrestation du chef de gang Arnel Joseph : Les fesses de ses patrons bourgeois et étatiques sont sur les grilles
Toute société humaine aspire au progrès, vise un changement mélioratif. La société haïtienne, au contraire, depuis la chute des Duvalier, qui pourtant dirigeaient le pays avec un bras de fer, entre dans une spirale de régression. Nous avons complètement rebroussé chemin. L’État haïtien s’affole. Le secteur économique, dans un souci de tout emmagasiner, préfère de supporter le gangstérisme au lieu d’investir dans l’encadrement des jeunes et de travailler pour le développement du pays. Cette arrestation du chef de gang Arnel joseph peut faire souffler un vent de panique au plus haut niveau.
La société se dépérit. Nous n’avons pas d’écoles, pas d’hôpitaux. Nous n’avons pas d’emploi dans le pays. Le chômage bat son plein. La population vit dans des conditions faméliques. Livrées à elles seules, des progénitures haïtiennes deviennent des clochards, des racailles dans les rues. Elles se risquent à tout pour trouver de quoi à manger au vu et au su des autorités et de l’oligarchie économique du pays qui s’y montre confortables.
Ces derniers temps, notre jeunesse n’a aucune alternative. Son seul recours, c’est l’émigration. Au lieu d’enchâsser les jeunes pour les décourager au banditisme nos élites économiques et politiques ont choisi de les pervertir davantage. Au lieu de résoudre le problème, elles ont choisi de l’empirer en ne pensant qu’à préserver leurs intérêts mesquins.
D’un point de vue pragmatique, la préservation des intérêts personnels se trouve dans les intérêts collectifs. Avec cette appréhension du caïd Arnel Joseph, les fesses de bon nombre d’autorités haïtiennes et de membres du secteur privé du pays qui le fréquentaient sont sur les grilles.
Le banditisme devient une promotion sociale en Haïti. Dans tous les grands pays, aucune autorité ne peut côtoyer un bandit qui représente une menace pour la sureté nationale. Nous avons une insécurité d’État.
« Cette situation devait nous amener à réfléchir sur la crise de l’État haïtien. Aujourd’hui, une grande quantité d’armes sont en circulation. Nous avons tellement de gens armés, personne n’est épargnée par la machine de l’insécurité », a fait savoir le politologue Ené Val, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du mardi 23 juillet 2019, soulignant que l’État haïtien n’a pas le contrôle de son territoire.
Abondant dans le même sens, Présimon Jean croit que le problème de l’insécurité du pays n’est pas lié à Arnel Joseph. Selon lui, ce problème est beaucoup plus profond. « Les plus grands problèmes du pays sont inhérents à sa situation économique. La population vit dans la faim. Il n’y a pas d’emploi », a expliqué le linguiste/ingénieur civil, affirmant que ce ne sont pas les plus pauvres qui importent les armes dans le pays.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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