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Actualités - mars 10, 2010

Conférence de presse du chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haiti, huit semaines après le tremblement de terre

 « Nous essayons de travailler dans les meilleures conditions alors que 250 à 300 personnels vivent, dorment, se lavent et n’ont de moyens sanitaires qu’à la base logistique de la MINUSTAH », a déclaré M. Edmond Mulet, Représentant spécial par intérim du Secrétaire général pour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), en faisant aujourd’hui le point sur la situation à Haïti.

Huit semaines après le tremblement de terre qui a fait entre 220 000 et 230 000 morts selon les estimations, la réponse des Nations Unies à la catastrophe est mieux coordonnée, même si nous pouvons encore faire des progrès, a-t-il ajouté, en remerciant les 120 à 130 volontaires venus d’autres missions de maintien de la paix onusiennes pour appuyer la MINUSTAH.  Il a estimé que, faute de capacités de recensement, on ne connaitra certainement jamais le nombre exact de morts.  Il a précisé que la MINUSTAH devait faire face à de nombreux défis en ce qui concerne la fourniture d’abris aux rescapés et l’appui au développement économique, et la reconstruction d’Haïti.  « Nous devrons mener en parallèle, dans les 12 prochains mois, des activités humanitaires et de reconstruction », a souligné M. Mulet.

Le Représentant spécial du Secrétaire général par intérim a précisé que le départ progressif des troupes américaines, canadiennes, françaises, espagnoles, et jamaïcaines, qui étaient arrivées pour assurer la sécurité des activités humanitaires, sera compensé par l’arrivée des troupes et des forces de police supplémentaires autorisées par le Conseil de sécurité dans le cadre du mandat de la MINUSTAH.

S’agissant de la reconstruction, Edmond Mulet a mentionné la tenue les 16 et 17 mars prochain à Saint-Domingue, en République dominicaine, d’une réunion technique préparatoire de la Conférence des donateurs qui se tiendra à New York le 31 mars.  Il a parlé de la préparation de documents d’évaluationdesbesoinspost-catastrophe d’Haïti, qui serviront à cibler les besoins immédiats et à long terme.  Alors que la majorité des efforts de déblaiement ont été réalisés par le Gouvernement haïtien, il a souligné le problème du manque de matériel en émettant l’espoir que les troupes américaines, qui sont sur le départ, accepteront de laisser pour quelque temps leur matériel lourd de génie civil.  Il a précisé qu’il n’était pas facile d’obtenir une contribution, concernant ce genre d’équipement, parce que le pays contributeur devait également acheminer le carburant nécessaire, ainsi que les rations alimentaires des effectifs de personnels nécessaires à l’opération des engins.     

M. Mulet a souligné qu’il était difficile d’assurer la sécurité dans les 900 camps de réfugiés qui se sont créés à travers l’agglomération de Port-au-Prince. « Nous avons créé 16 points de distribution d’eau et de nourriture où les gens viennent s’approvisionner, car nous ne disposons par des moyens matériels et humains pour pouvoir atteindre ces 900 camps », a-t-il indiqué.  Il a dit que la population s’était bien organisée en nommant des personnes qui la représentent et en organisant des patrouilles.  Il a précisé que le Gouvernement haïtien a identifié cinq terrains en dehors de Port-au-Prince – dont deux terrains appartenant au gouvernement et trois à des propriétaires privés – où seront regroupés les réfugiés.  M Mulet a précisé que ces camps seront construits en respectant la norme qui consiste à prévoir 36 mètres carrés par réfugié, cette surface tenant compte des infrastructures de services, dont les écoles, les centres de santé et les routes.  Répondant à une question de journaliste sur les besoins immédiats, il a déclaré: « des abris, encore des abris, toujours des abris, avec leurs infrastructures d’assainissement ».  Edmond Mulet a expliqué qu’il ne disposait que de 120 000 tentes sur les 200 000 nécessaires.  « Mais, nous avons aussi besoin de structures préfabriquées métalliques qui nous aideront à faire face à la saison des pluies et des ouragans », a-t-il plaidé. 

Le Représentant spécial du Secrétaire général a indiqué que la majorité des 101 personnels des Nations Unies décédés étaient morts lors de l’effondrement du siège de la MINUSTAH, qui se trouvait à l’hôtel Christopher, et de ses annexes.  M. Mulet a également dit le souci de la MINUSTAH de ne pas importer trop de nourriture de l’étranger afin de ne pas déstabiliser l’économie locale.  Nous nous efforçons d’acheter la nourriture à des producteurs locaux, a-t-il dit en indiquant que sur 10 000 tonnes de riz distribuées, 4000 ont été achetées localement.

Il a parlé de l’activité de gangs en notant qu’une récente fusillade avait couté la vie à deux chefs de bandes, ceci dans le cadre de règlements de comptes entre gangs rivaux.  Il a indiqué que bien que de nombreux responsables de gangs qui se sont évadés de prison durant le tremblement de terre étaient en train d’essayer de reprendre le contrôle de leurs quartiers d’origine, la population comptait les en empêcher.  Même si la police haïtienne a été très touchées par le tremblement de terre, elle commence cependant à s’organiser et à être visible à nouveau dans les rues de Port-au-Prince, a-t-il dit.  Il a évoqué à cet égard les consultations en cours avec le gouvernement aux fins de la définition du futur mandat de la MINUSTAH.

M. Mulet a souligné la nécessité d’appuyer la réorganisation du Conseil électoral provisoire (CEP), alors que le Gouvernement haïtien souhaite que les prochaines élections présidentielles et parlementaires se tiennent comme prévues en novembre 2010.  Il a évoqué la question posée par l’identification et le recensement des électeurs, alors que 220 000 à 230 000 personnes sont mortes; que 646 000 ont quitté la capitale pour la province et le village d’origine; et que de nombreuses personnes ont perdu leurs papiers durant la catastrophe.

Edmond Mulet a souhaité que le nouvel aménagement du territoire soit enfin l’occasion de réaliser la décongestion de Port-au-Prince et favorise la décentralisation des services de l’État.  Il a appelé les organismes, fonds et programmes des Nations Unies à montrer l’exemple en décentralisant les activités de leurs agences pour mieux faire face, notamment, aux besoins des 646 000 personnes qui sont rentrées dans leurs communautés d’origine.        

 

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