Haïti débat / Séance de ratification avortée et agitation du Sénat haïtien : Carl Murat Cantave dénonce une conspiration politique
Le président de l’Assemblée nationale, Carl Murat Cantave, dénonce un complot politique derrière la mise en échec de la séance de ratification du cabinet du premier ministre nommé, Fritz William Michel. Tout en questionnant le silence complice du chef de l’État, Jovenel Moise, et du PM démissionnaire, Jean Michel Lapin, il fustige l’inaction de la PNH face à la situation de convulsion qui a régné ce lundi 23 septembre 2019 au Sénat de la République.
Alors que le pays vit une situation de trouble paralysant complètement la rentrée des classes depuis tantôt 8 jours, le président du Sénat de la République a tenté, de manière expéditive, de réaliser, pour une seconde fois, la séance de ratification du gouvernement de Fritz William Michel empêtré dans des dossiers scandaleux.
Ignorant la conjoncture sociopolitique, Carl Murat Cantave a donné à l’opposition politique haïtienne la possibilité de maintenir la mobilisation au détriment de presque tous les secteurs de la vie nationale, particulièrement le secteur éducatif.
Joint au téléphone dans l’après-midi, consécutivement au sacrilège du Grand Corps par des militants-supporteurs des sénateurs frondeurs, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du lundi 23 septembre en cours, le sénateur de l’Artibonite s’en prend au chef de l’État et au premier ministre démissionnaire Jean Michel Lapin.
« Je me demande si cette situation ne découle pas d’un complot, si Jovenel Moise n’est pas derrière cette épisode. Je me demande si les autorités du pays tiennent vraiment à faire ratifier ce cabinet », a martelé le docteur, soulignant que, bien avant le jour de cet événement, il a appelé, sans jamais le trouver, Jean Michel Lapin à plusieurs reprises.
Selon lui, la police a boycotté la séance. L’institution policière a failli à sa mission. « Des malfrats ont laminé l’enceinte du Sénat, les autorités policières n’ont rien dit. Il existe un manque de volonté politique de la part des responsables de la PNH de protéger le Sénat. Manifestement, on ne veut pas qu’il y ait de séance », a expliqué Monsieur Cantave, dont le bureau a été vandalisé au courant de la journée du lundi aux Gonaïves.
Pendant que son bureau a fait l’objet de destruction par des activistes dans la cité de l’Indépendance, le sénateur décline toute sa responsabilité dans le bouleversement du parlement haïtien.
« Je n’ai aucune responsabilité dans les événements qui viennent de se dérouler. Je ne suis ni dans le camp de l’opposition ni dans celui du pouvoir. Je suis dans le camp d’Haïti », a-t-il fait savoir.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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