Haïti débat / La mobilisation anti-systémique : Garry Pierre Paul Charles invite la population à faire preuve de mémoire en évitant les imposteurs
Le sénior journaliste Garry Pierre Paul Charles affirme son soutien à la légitimité et la justesse de la mobilisation de la population, pataugeant dans la panade, qui réclame le changement de l’actuel système. Tout en appuyant le mouvement populaire, l’analyste politique invite le peuple à la vigilance pour ne pas se faire mystifier par les propriétaires du système qui ont échoué dans le passé et qui veulent accaparer la lutte.
Le directeur de la Radio Télé Scoop met la population face à son devoir de mémoire pour ne pas se faire leurrer par des imposteurs qui ont participé dans l’établissement de ce système producteur de tous les malheurs de la nation, de la misère du peuple et du sous-développement du pays.
Ces imposteurs, rappelle-t-il, ont travaillé dans les différentes administrations qui ont dirigé le pays et qui n’ont pas pu transformer les conditions de vie de la population de 1990 à nos jours.
Pour répéter Garry Pierre Paul Charles, le peuple haïtien est en quête de cette meilleure condition de vie, tant revendiquée ces jours-ci, depuis près de 29 ans. Le pays n’a pas connu ce changement en 1990 avec l’élection du président Jean Bertrand Aristide au timon des affaires de l’État qui détenait un discours anti-impérialiste et populiste et qui était contraint de partir en exil après 7 mois au pouvoir, suite un coup d’État.
Les conditions de vie de la population n’ont pas changé non plus avec l’élection de René Garcia Préval en 1996, bien qu’il ait apporté une certaine stabilité durant son quinquennat. En 2000, le président Aristide a repris le pouvoir. La situation du peuple restait inchangée au point qu’il a dû partir une 2e fois en exil en 2004. Après le départ d’Aristide, nous avons connu un chef d’État de facto, en la personne du Me Alexandre Boniface, président de la Cour de Cassation d’alors, accompagné du premier Ministre, Gérard Latortue, imposé par la communauté internationale. Le pays n’était pas parvenu à se transformer.
En 2006, René Préval est réélu à la présidence d’Haïti. Il a construit quelques tronçons de route et a ramené un peu de stabilité. Le sort de la population n’a, pour autant, pas changé. Après le second mandat de Préval, le président Joseph Michel Martelly a investi le pouvoir. En dépit de la grande opportunité bénéficiée avec le fond Petro Caribe accordé par le Venezuela, le statu quo est maintenu.
Empêtré dans une impasse politique pendant plus d’un an, Martelly est dû partir avant le terme de son mandat. Il a été remplacé par le président du Sénat d’alors, Jocelerme Privert, qui avait pour mission de réaliser des élections en trois mois. Durant son administration de plus d’un an, la situation de grande pauvreté du pays demeurait immuable.
Consécutivement au pouvoir de facto de Privert, nous allions connaitre Jovenel Moise introduit sur la scène politique haïtienne par l’ancien président Martelly. Il a été élu à la magistrature suprême avec plus de 500 mille voix aux élections de 2016. Après plus de deux ans au palais national, la situation du pays n’a pas évolué.
Depuis tantôt un an, la population bat le pavé pour réclamer le changement de ce système de misère, vieux de plus de 30 ans, en passant par la démission de Jovenel Moise. Des personnalités qui ont desservi le pays dans les différentes administrations citées ci-dessus s’emparent du mouvement populaire. Elles viennent de monter une commission de transition avec des figures dont la plupart font déjà l’objet de contestation.
Pour éviter un canular, le journaliste expérimenté, Garry Pierre Paul Charles, appelle la population à la prudence. Il avise le peuple qu’il n’obtiendra pas le changement recherché avec des hâbleurs. Ainsi, il exige un renouveau, de nouvelles figures pour la transformation véritable d’Haïti. L’analyste politique interdit la population de revenir avec des personnalités qui ont échoué dans les pouvoirs antérieurs. Il encourage l’intégration des jeunes dans la prochaine équipe qui prendra la commande du pays.
« Nous n’avons pas de mémoire. Un peuple sans mémoire, c’est un peuple sans avenir. Ceux qui ont échoué dans le passé ne peuvent pas nous aider », a-t-il déclaré à la population.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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